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 Première expérimentation du Réeducatorium

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Willy

Willy


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MessageSujet: Première expérimentation du Réeducatorium   Première expérimentation du Réeducatorium EmptyDim 31 Oct - 22:33

Virée avec les fous, Jour 1
Cela fait maintenant quelques heures que l'asile de Von Hassen est ouvert et nous avons déjà un patient, le premier cas de Detraction dans notre pays
Il se nomme Vlad Alister Grey et d'après sa fiche son détraquement résiderait dans une expérience avec sa mère qui l'aurait fait se détourner de son rôle de Comte Dracula.
Nous allons tenter aujourd'hui pour la première fois dans toute l'histoire de faire fonctionner ce nouveau phénomène matérialisé par le Réeducatorium. Financé par notre bonne reine et mis à jour par nos savants et mages il nous permettra de recréer une ambiance propice à l'accomplissement de l'acte d'origine du sujet et avec le temps la complète guérison de celui ci.
Les conditions requise à l'acte sont rassemblées et il ne nous manque plus que la présence du Patient.
Fin du Rapport, transmission des résultats de l'expérience le 31 Octobre.
Directeur William Von Hassen

Je refermais violement le cahier des rapports, tout ce blabla c'était bien pour la reine.
"Cela fait maintenant quelques heures que l'asile Von Hassen est ouvert"...
Non c'était MON Château, MA demeure, Mon bien que l'on m'avait dérobé pour la "sécurité" publique. Non... que l'on met enlever ce manoir n'avait que peu d'importance, non, ce qui m'insupporter le plus c'est que cette vieille bique m'est imposé ce rôle de directeur. Encore une responsabilité que je me serai bien garder de récupérer si cela avait été possible.
Je soupirai bien bruyamment en m'adossant contre la porte de cette "merveille" que devait être le Réeducatorium. Pour ma part tout ce qui m'importait était le fait qu'elle marche parfaitement et que les dingues qui allait habités ma demeure pendant un certain temps déguerpisseraient aussi vite qu’ils étaient venu.
Je regardais ma montre distraitement, 19h15 il commençait à se faire tard. Dire que j’aurai du être tranquillement en train de diner à cette heure et qu’au lieu de ça me voilà en train d’attendre dans ma propre maison qu’un inconnu vienne pour passer un examen « médical » Je suis Vicomte et non médecin que diable ! Mais que faisait-il ? Il ne faut pas 15 minutes pour traversé quelques couloirs, et puis ce n’est pas comme si il pouvait se perdre puisque j’avais envoyé du personnel pour assurer sa présence. Ah ! Encore une chose dont je me serais bien passé ! Ce personnel, qu’il soit soignant, ménager ou peut importe sa fonction la reine me les avait imposé pour « m’aider ». Baliverne ! C’était sans doute pour m’espionner et voir si je ne faisais pas autre chose que l’accomplissement des ordres qu’elle m’avait donné.
Et alors que je continuais à pester contre tout et n’importe quoi, j’entendais des pas approchant et en levant la tête je vis trois ombres se dessiner dans l’obscurité.
Deux véritables armoires à glace, sans doute capable de vous brisez les os avec un doigt et un homme. Le voilà enfin me dis-je en soupirant et, me redressant je tentais sans doute en vain de le détailler à la lueur de leurs bougies.
C’était un grand homme aux longs cheveux noirs, le dos droit. Il avait cette posture qu’on les personnes dignes et noble….Noble , oui ça paraissait normal puisqu’il était le comte Dracula. On peut donc en conclure que son détraquement n’avait pas attaqué cet aspect du personnage…Voilà que je me mettais à formuler des hypothèses scientifiques et à prendre des notes sur un patient !
En parlant de diagnostique pourquoi, pour la première du Réeducatorium étais-je le seul présent ? Les médecins de la reine ne sont-il pas les premiers concernés par une possible réussite ? Y avait-il un quelconque danger ? Enfin peut importe je n’étais plus à une explosion près…
Les pas se rapprochaient de plus en plus et j’aurai pu sans doute distinguer maintenant ses vêtements mais seul sont visage…Non son regards m’avait accroché, ses yeux noirs
Aussi profonds que les ténèbres.
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Vlad E. Grey
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Vlad E. Grey


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MessageSujet: Re: Première expérimentation du Réeducatorium   Première expérimentation du Réeducatorium EmptyJeu 11 Nov - 22:15

La nuit tombait sur les rideaux de velours pourpres, jetant la pièce non éclairée dans les ombres. La blancheur maladive de la lune se déversait sur le parquet et le bout de ses lueurs éclairait partiellement une silhouette immobile. Tellement immobile qu'un oeil peu attentif aurait pu la croire endormie.
Allongé sur le cercueil qu'on lui avait apporté quelques heures plus tôt, Vlad observait le plafond d'un oeil torve. Il n'avait pas bougé depuis longtemps, scrutant les zébrures qui couraient au dessus de lui, et son regard absent le rendait aussi vivant qu'une statue de cire. Une personne saine d'esprit aurait pu s'imaginer que la méditation dans laquelle il semblait plongé était liée à son internement tout récent, qui ne remontait qu'au matin même. On pouvait aisément comprendre la difficulté d'accepter d'être enfermé ici pendant longtemps, et tout cela appelait sûrement à quelques réflexions. Pourtant, ce serait bien mal connaître Vlad de le penser capable d'une telle introspection. En vérité, il ne pensait à rien d'autre qu'à son éternel et mortel... ennui. Dès son arrivée il s'était méthodiquement appliqué à ranger chacune de ses affaires dans cette chambre à laquelle il n'avait adressé qu'un regard évasif, et maintenant qu'il n'avait plus rien à faire il ne faisait qu'attendre, attendre que quelque chose vienne le tirer de cet horrible vide. On lui avait dit qu'on viendrait le chercher en fin de soirée pour commencer sa thérapie, et il avait hoché la tête avec indifférence. Qu'importe qu'on le guérisse ou qu'on lui perce le crâne, pour peu qu'on l'occupe.
Après plusieurs heures interminables, il entendit soudain des pas se rapprocher dans le couloir. Son regard obliqua vers la porte d'entrée au moment où elle s'ouvrit, laissant s'avancer dans l'entrebâillement deux infirmiers colossaux armés de seringues.

"Comte Dracula, on vous emmène"

Vlad laissa un rictus terrifiant déchirer le coin de ses lèvres pendant une seconde, puis son visage redevint aussi lisse qu'auparavant. Il se redressa lentement, jaugeant de son regard méfiant les deux nouveaux venus. Il n'aimait pas vraiment qu'on l'appelle Comte Dracula, mais c'était toujours mieux que de lui faire l'offense de l'appeler directement par son prénom.
Pendant quelques instants, il les fixa avec suspicion, apparemment peu décidé à les suivre. Les deux infirmiers se regardèrent et, alors qu'ils s'apprêtaient à prendre les choses en main, le jeune homme remit sa chemise en place et poussa un soupir vaguement agacé.


"Je vous suis Messieurs." concéda-t-il en s'avançant de son long pas leste puis, jetant un regard hostile aux seringues, il ajouta d'une voix grave : "Ces choses ne seront pas utiles avec moi. Il n'est pas dans mon intérêt de refuser de coopérer."

Il sortit de la chambre sans ajouter un mot, leur jetant au passage un regard terriblement méprisant. Les infirmiers cependant ne relevèrent pas, déjà trop soulagés d'avoir un patient calme et plutôt docile. Ils lui emboitèrent le pas, et le cortège silencieux se dirigea vers l'aile Sud.

***


Ils marchèrent pendant de longues minutes, parcourant des couloirs toujours semblables. Les chandelles brûlaient avec peu de passion sur les murs et l'obscurité de la nuit enveloppait le manoir, mais Vlad n'en était absolument pas dérangé. Il avançait avec son assurance coutumière et observait de son regard froid les ombres folâtres ; elles étaient comme des esprits malfaisants qui lui ouvraient le chemin, l'emmenant dans le ventre de la bâtisse, et il se dit avec une pointe d'amusement qu'ils étaient bien faibles face à la grandeur des ténèbres : deux infirmiers armés de seringues calmantes et un vampire aux dents émoussées. Quel trio de choc.
Ils tournèrent à angle droit et Vlad distingua à la lueur incertaine des luminaires un jeune homme debout dans le couloir. Il paraissait particulièrement agacé et semblait se demander ce qu'il faisait là. Voilà au moins quelque chose qu'ils avaient en commun.
Il se rapprocha de lui, sans se presser, et tout dans son visage respirait la prestance et la dignité. Ses yeux abyssales jaugeaient furtivement l'inconnu, avec la même méfiance qu'à l'accoutumée, et d'un léger mouvement de tête il ramena ses longs cheveux noirs autour de son visage, cachant avec soin le galbe de son cou. Ne rien laisser paraître qui puisse être une arme contre lui, c'était son obsession.


"Le voilà, Monsieur le Directeur."déclara l'un des infirmiers en tendant sa seringue à l'inconnu"N'hésitez pas à vous en servir s'il s'agite. Bonne soirée à vous."

Puis, sans plus de cérémonies, ses accompagnateurs se retirèrent dans les ténèbres. Vlad resta silencieux quelques instants, fixant le Directeur dans les yeux, comme s'il cherchait sur son visage quelque chose qui justifierait sa suspicion. N'ayant rien vu d'autre qu'une lassitude irritée, il se détendit et se sentit suffisamment confiant pour hasarder un contact.

"Le Directeur, en personne ? Je ne pensais pas que j'aurais droit à tant d'égard" dit-il avec un sarcasme à peine dissimulé "Vous devez être le Vicomte (...) n'est ce pas ? Je vous imaginais... plus grand."

Il laissa un sourire moqueur se dessiner sur ses lèvres blanches, levant légèrement le menton pour mettre en exergue la demie-tête qu'il lui prenait aisément. Il se sentait d'une humeur assez joueuse, peut-être étais ce dû à l'agacement lisible sur les traits de cet homme, comme une alléchante invitation à lui en donner plus ? ou parce qu'il s'était ennuyé toute la journée, attendant dans sa chambre morose qu'un évènement vienne le distraire ? Quoi qu'il en soit, à la faveur des ténèbres, il se sentait dans son élément, et les nerfs tendus du Vicomte (...) étaient une occasion incomparable de s'amuser un tant soit peu.

"C'est donc vous qui allez m'ausculter Vicomte ?" remarqua-t-il avec un début de sourire taquin "Peut-être devrais je m'inquiéter. Vous savez au moins comment vous servir de cela ?" demanda-t-il en pointant la seringue du menton "Je ne voudrais pas qu'un geste malencontreux me fasse sortir d'ici en plus mauvais état que je ne le suis... du moins selon la Reine. Car je vais parfaitement bien vous savez ? Je dirais même que votre gorge m'est particulièrement alléchante... puis je en déchirer la blanche peau et sucer votre sang, Vicomte ?"

Il lui adressa un large sourire, dévoilant exagérément ses quatre canines aiguisées, et un gloussement lui échappa. Il attendait impatiemment de voir la réaction du Vicomte : garderait-il son sang froid ? piquerait-il au contraire une colère mal maitrisée ? essayerait-il de faire bonne figure, même si intérieurement il bouillait ?
Le suspense était vraiment trop insoutenable.
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Willy

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MessageSujet: Re: Première expérimentation du Réeducatorium   Première expérimentation du Réeducatorium EmptySam 20 Nov - 23:03

Le trio arriva rapidement à ma hauteur et avant que je pus dire quoi que ce soit j'avais déjà une seringue dont le contenue pourrait rendre comateux un cheval.

Le voilà, Monsieur le Directeur. N'hésitez pas à vous en servir s'il s'agite. Bonne soirée à vous." me dit-il tout en déposant l'objet dans mes mains.

Bonne soirée à vous ?! Qui pourrait passer une bonne soirée en compagnie d'un fou et armé d'une aiguille ? D'ailleurs je me demande encore ce qui me retient de la leur lancer dans le dos; avec ça ils auraient bien dormis c'est sûr. Je serrais le poing, maudissant une fois encore la reine jusqu'à ce que le patient me parle.

Le Directeur, en personne ? Je ne pensais pas que j'aurais droit à tant d'égard" dit-il un sourire provocateur au lèvre "Vous devez être le Vicomte Hassen n'est ce pas ? Je vous imaginais... plus grand."

Après réflexion j'avais bien fait de garder cette seringue, garderait-il son sourire après s'être transformé en guimauve ? J'en doute mais cela aurait été bien trop beau si sa prestation s'était arrêter là.
"C'est donc vous qui allez m'ausculter Vicomte ? Peut-être devrais je m'inquiéter. Vous savez au moins comment vous servir de cela ?" demanda-t-il en pointant la seringue du menton "Je ne voudrais pas qu'un geste malencontreux me fasse sortir d'ici en plus mauvais état que je ne le suis... du moins selon la Reine. Car je vais parfaitement bien vous savez ? Je dirais même que votre gorge m'est particulièrement alléchante... puis je en déchirer la blanche peau et sucer votre sang, Vicomte ?"

J'étais, je dois l'avouer, interloqué devant tant d'arrogance et je sentais au fur et à mesure que sa langue se déliée mes muscles se tendres et je dus fermer les yeux afin de retrouver mon calme. Je me redressais de toute ma hauteur, il n'était non pas question de le dépasser afin de l'impressionner puisque le comte gardait une demi-tête de plus que moi mais je voulais me montrer ferme; et surtout en aucun cas faible. Car je sentais que c'était le genre d'homme à jouer au jeu de l'intimidation. Etrangement moi qui auparavant pestais et maudissais ma situation, voilà que je sentais l'exitation me gagner. Oui, puisque c'est ce que tu veux jouons, joue avec moi Monsieur le conte Dégénérer, montre moi à quel point tu es fou.
Je fixais mon regard dans le sien et un sourire se dessina à la commissure de mes lèvres.

"Oui en effet notre très Chère reine vous a déclaré détraqué, mais si vous pensez allez bien vous ne verrez pas d'inconvenant à ce que je vérifie n'est-ce-pas ?"

Je m'approchais alors de lui, penchant la tête et tirant le col de ma chemise afin de découvrir mon cou

"Vous dites que ma gorge vous est alléchante ? Alors allez y mordais et j'espère que mon sang sera aussi appétissant que celui de votre mère..."

Il est vrai que je prenais le risque de faire vider de tout mon sang mais je n'en avais cure et puis, au pire il me restait cette seringue. Non je voulais le tester, je voulais voir si il respecterai ses principes jusqu'au bout...
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Vlad E. Grey
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MessageSujet: Re: Première expérimentation du Réeducatorium   Première expérimentation du Réeducatorium EmptyDim 5 Déc - 11:41

La lueur jouissive qui brûlait dans les yeux de Vlad ne paraissait connaître de fin. Scrutant le visage agacé du Vicomte, il sentait un plaisir malsain s'insinuer dans son coeur, et à mesure qu'il parlait, il se réjouissait davantage encore du regard haineux que lui adressait le Directeur. Les hommes sont si peu maîtres d'eux-mêmes ! Il ne suffisait que de quelques phrases bien tournées pour réveiller la colère, et Vlad prenait plaisir à tisonner ce feu grondant. C'était peut-être un des seuls intérêts que pouvait présenter la compagnie des humains : ils ne cessaient de le divertir.
Le Vicomte ne semblait pas vouloir céder à la domination auquelle Vlad tentait de le soumettre. Bombant le torse et redressant le dos, il se montra dans toute sa prestance, ce qui était peu de choses pour le Comte Sanglant. Il eut même un élancement dans la poitrine qui aurait pu se manifester en rire, mais ce ne fut qu'un vague sifflement qui lui échappa des lèvres, comme s'il saluait les efforts de son adversaire pour paraître le plus puissant des étalons. Mais sa faiblesse résidait justement dans ce "paraître" : il fallait un "être" pour impressionner Vlad.
Finalement, le regard du Vicomte se fixa dans le sien, et Vlad haussa un sourcil presque intéressé. Tiens tiens, qu'étais-ce ? De la détermination, peut-être un peu de frustration, ou encore quelque trace de froissement ? Et puis il y avait soudain cette chaleur, ce brillant, seule lueur jamais visible dans les yeux du Comte... Oui, tout comme lui, le Vicomte Hassen était excité par le jeu.
Intéressant.

Le Directeur esquissa un sourire, et Vlad se félicita d'avoir changé ce qui aurait pu être une consultation ennuyeuse en un jeu de pouvoir, comme il les appréciait. La question pour lui n'était pas de savoir s'il était le dominant du jeu ; cela paraissait trop évident. Il se demandait juste combien de temps son adversaire s'illusionnerait à croire qu'il avait la moindre chance contre lui.
Le Vicomte choisit de répondre à ses provocations. Sur le ton de la plus civile courtoisie, qui en était presque écoeurante aux yeux du Comte, il ne laissa pas tomber l'idée de l'examen médical, et pendant quelques instants une vague de déception tarit la fougue du regard de Vlad. Oh, allait-il donc se murer derrière son devoir temporaire d'infirmier pour ne pas avoir à entrer dans son jeu ? Son jugement avait peut-être été trop hâtif vis à vis du Vicomte, qui était probablement bien plus barbant qu'il ne l'avait escompté. Le regard du Comte s'assombrit un peu, et son menton si fièrement redressé s'affaissa avec résignation. Cependant, à peine s'apprêtait-il à retomber dans la morosité que le Vicomte s'avança vers lui. Dans un mouvement de méfiance, Vlad ouvrit légèrement la bouche pour dévoiler ses canines, ce qui était souvent suffisant pour dissuader quiconque de l'approcher. Pourtant, le Directeur ne parut pas hésiter et découvrit du bout des doigts sa gorge immaculée. Un peu surpris, Vlad se figea, crocs en avant, une vague lueur de curiosité dans le regard. Le Vicomte Hassen avait envie de jouer finalement ? De le tester ? Son cou était certes appétissant, il entendait distinctement le coeur battre dans la veine, mais jamais il ne s'abaisserait à dévorer une créature aussi peu digne de lui, comme une bête sauvage sans honneur aucun. Il en fallait tellement plus pour réveiller son instinct vampirique.
Et soudain, le Vicomte parla de Dana. Ce fut comme si l'atmosphère s'était glacifiée. Toute l'humanité du regard de Vlad, pour peu que l'on puisse considérer qu'il y en ait eu, s'évapora dans l'instant. Le Néant dévora ses prunelles éteintes, renforçant le vide abyssal dans lequel on semblait se noyer. C'était un regard mort.
Pendant quelques fractions de seconde, on eut dit que le Comte ne réagirait pas. Le regard absent, si lointain qu'on aurait pu le penser comateux, il fixa un point vague au dessus de l'épaule du Directeur, sans dire un mot. Puis soudain, en une seconde à peine, il avait attrapé le Vicomte par le col et le plaquait contre le mur, le visage atrocement lisse, sans expression aucune. Il n'y avait que le rictus terrifiant qui retroussait ses lèvres, dévoilant sa canine droite par intermitence, qui trahissait sa sourde colère.


"Ne parlez plus jamais de Dana" dit-il en détachant chaque mot "Vos lèvres sont trop viles pour cela. Vous m'amusez Vicomte, mais ceci n'est pas un jeu. Vous..."

Il s'interrompit alors, sentant qu'une étrange fatigue s'emparait de lui. Levant un sourcil intrigué, il tourna la tête vers sa hanche pour constater que, dans la précipitation, l'aiguille tranquilisante s'était enfoncée dans son corps. Douce ironie.
Il releva les yeux vers le Vicomte et, soudain, un affreux éclat de rire traversa sa bouche, puissant et hystérique, et tandis que ses bras l'abandonnaient et qu'il lâchait le Directeur, il continuait de rire à gorge déployée. Finalement, titubant, il arracha l'aiguille de sa hanche, complètement hilare, et s'effondra brusquement dans le sommeil.
Enfin le jeu devenait intéressant : son adversaire pourrait lui résister un peu plus longtemps.
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Willy

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MessageSujet: Re: Première expérimentation du Réeducatorium   Première expérimentation du Réeducatorium EmptyDim 12 Déc - 23:01

J’attendais toujours et je sentais le souffle chaud du Conte sur ma gorge découverte. Qu’allait-il faire ? Me mordre et me vider de mon sang ? J’en doutais car tout portait à croire qu’il n’était pas le genre d’homme à agir sans réfléchir, juste par instinct. Je levais les yeux vers les siens et croisais son regard, vide et absent. Que lui arrivait-il ? Je savais par les rapports qu’il était particulièrement sensible à sa mère mais de là à le voir devenir un véritable légume…
Je ne compris pas tout de suite ce qui m’arriva ensuite, tout s’enchaina si abruptement. Le vert qui lui servait de cervelle se décida enfin à réagir et je me retrouvais en l’espace de quelques secondes collé au mur avec un étrange visage à quelques centimètres de moi. On aurait pu le croire impassible comme à son habitude si on ne s’attardait pas sur son sa bouche déformée et tremblante dans un rictus de colère. Tout ça pour Maman ?

"Ne parlez plus jamais de Dana" me dit-il en détachant chaque mots comme pour les mettre plus en valeur encore"Vos lèvres sont trop viles pour cela. Vous m'amusez Vicomte, mais ceci n'est pas un jeu. Vous..."

Il s’interrompit, visiblement troublé par quelque chose et c’est en suivant son regards que je pus aisément comprendre son malaise :l’aiguille de la seringue était entièrement enfoncée dans sa cuisse et le calmant s’introduisait avec violence en lui. Endormir un cheval avais-je dit ? Nos regards se croisaient une nouvelle fois, oh que non, le jeu ne faisait que commencer.
Cependant alors que je m’attendais à ce qu’il tourne de l’œil et s’effondre sur moi dans l’instant il me lâcha et éclata d’un sublime rire qui résonna dans tout le couloir. Il était dans un de ses états, un vrai fou et je ne pus m’empêcher de penser qu’il ne serait pas près de déguerpir de ma demeure celui-là. Riant de tout son saoul il s’arracha l’aiguille de la cuisse sans même prendre garde à son geste et finalement s’étala de tout son long sur le sol.
Je soupirais, non pas que son geste violent envers ma personne m’eut d’une quelconque façon effrayé mais la pensée que je ne pouvais tout simplement pas le laisser dans la poussière et aller me coucher m’exaspérait tout particulièrement. La blessure était profonde et il saignait de manière conséquente mais sa vie était loin d’être en danger. Dommage ? Je regardais autour de moi dans l’espoir de voir une quelconque aide mais bien évidement c’était trop demander. Comment en avais-je pu en arriver là ? Ma demeure n’était ni particulièrement belle, ni équipée, rien qui fasse d’elle un asile potentiel alors pourquoi la vieille m’avait-elle choisi ? Suis-je sujet à un acharnement du destin ? Enfin maintenant je n’avais plus vraiment le choix et je pouvais facilement conclure que laisser Dracula manger la poussière n’allait en aucun cas m’être bénéfique. Je me décidais donc à aller voir à l’infirmerie imposée qui se trouvait non loin dans l’espoir de trouver un brancard pour le transport.
-
J’y arrivais au bout d’une dizaine de minutes, il est vrai que j’avais pris mon temps mais je n’avais aucune envie de me presser, ce n’était pas comme si il allait se réveillé de si tôt. Je pris le brancard et l’installais sous mon bras, il me fallait quelque chose pour l’attacher…Il ne faudrait pas qu’il tombe durant le trajet n’est ce pas ? J’avisais pour des sangles de maintient suspendues au dos de la porte puis repartis en direction du vampire. Il est vrai que j’aurai pu prendre une ou deux seringues qui se trouvaient dans la pièce en cas de danger mais je n’avais aucune envie que l’accident se reproduise, les sangles suffiraient.
-
De retour après ce voyage à l’infirmerie je retrouvais Dracula dans la même position, il n’avait pas bougé d’un pouce. On aurait presque pu le croire mort dans cette parfaite immobilité et ses yeux ouverts fixant le vide renforcer encore cette idée. Je soupirais en prenant son pouls au niveau du poignet, cela n’aurai servis à rien si il avait décédé d’une overdose entre temps. Non, il faut dire qu’il aurait été étonnant qu’un vampire de légende, même détraqué meure d’une manière si stupide. Je constatais aussi qu'il s'étalait autour de sa blessure une large tâche de sang mais elle semblait s'être arrêter de s'étendre. Sans le ménager, je le fis rouler sur le brancard de sorte à ce qu’il soit sur le dos et l’attacha d’un air absent. Finalement quatre sangles n’étaient pas de trop pour un homme de sa carrure et ses pieds dépassaient d’une bonne dizaine de centimètre. J’entrepris alors de le transporter à l’intérieur du Réeducatorium. Certaine personnes me traiteraient d’irresponsable si il savait que l’idée de l’emmener à l’infirmerie afin de soigner sa blessure ne me traversa même pas l’esprit alors que je le trainais dans la direction opposée. Et alors ? C’était un Conte et n’ont-ils pas la réputation d’être des sur-être ? Ce n’est donc pas une petite blessure de rien du tout qui allait arrêter notre bon vieux vampire n’est ce pas ? Le sol était lisse et je n’eus aucun mal à le transporter jusqu’au « bijou technique de notre ère ». Dès lors que le conte entra dans la pièce les murs blancs de la pièce se déformaient, les lignes ondulaient. C’était la première fois que je voyais ce phénomène et j’avoue que cela m’intriguais. Je m’interrompais quelques minutes le temps que la transformation se finisse. J’avais désormais devant moi la pièce par prédilection des vampires et comme en témoignait la décoration style château abandonné, plus particulièrement celle de Dracula. Les murs et le plafond était fait en pierres noirs et nombreuses babioles trainés ici et là afin de rendre sans doute plus réaliste la scène. Mais ce qui arrêta mon regards étaient les deux jeunes filles qui se avaient soudainement apparut au milieu de la pièce. Que faisaient-elles là ? Faisaient-elles parties de la thérapie pour être ici ? C’est ce que je pus finalement conclure quand je les vis s’approchaient doucement de moi, à moitiés nues et surtout en perçant leur peaux blanches, faisant ainsi couler un mince filer de sang le long de leurs gorges.

« Hé bien on peut dire que vous avez un traitement de faveur Dracula » lui dis-je ne sachant pas si il s’était réveillé ou si il était toujours dans un état léthargique.

Il faut dire que ses yeux ouverts ne m’aidaient pas beaucoup dans cette tâche mais puisque je n’eus aucune réaction je conclus qu’il dormait toujours. Soit, qu’il en soit ainsi. Tandis que les jeunes vierges avançaient toujours vers nous je l’installais, toujours attaché au brancard contre un cercueil qui avait apparut à la place de la porte. Cependant je pris soin, avant de m’éloigner, de lui pincer la joue afin d’accélérer l’éveil.

« Il va falloir vous réveillez Dracula, votre traitement a l’air impatient de s’administrer à vous… »
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Vlad E. Grey
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Vlad E. Grey


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MessageSujet: Re: Première expérimentation du Réeducatorium   Première expérimentation du Réeducatorium EmptyDim 23 Jan - 21:26

Ils venaient. Il l'avait su bien avant de les avoir vu ouvrir le portail délabré et se disperser autour de sa demeure. Il l'avait su bien avant d'entendre leurs murmures étouffés, le bruit de leur bottes ou le son de leurs respirations maîtrisées. En vérité, il l'avait su à l'odeur de leur sang, acide et puant, qui courrait dans sa direction.
Mais il n'avait rien fait pour les en empêcher. Qu'aurait-il pu faire de toute manière ? Il ne pouvait se résoudre à abandonner son château. Quitter les lieux, cela aurait été faire preuve d'une lâcheté que son orgueil ne pouvait même pas concevoir. Il était également inutile d'essayer de résister de quelque manière que ce soit : il était fier, mais pas stupide. Il savait bien qu'une troupe d'hommes armés le mettrait à terre en un instant, et il préférait se rendre de son plein gré que de se rebiffer et de mordre la poussière.
Il attendait, assis dans son fauteuil de velours rouge, que ces chiens pénètrent dans son antre. Il se demandait d'ailleurs ce qui les rendait si lents. Ils prenaient sans doute mille précautions, croyant bêtement qu'ils l'auraient par surprise, et il sentit presque un sourire se dessiner sur ses lèvres. Ce serait tellement drôle d'aller à leur rencontre, pour voir qui surprendrait l'autre !
Mais il avait mieux à faire. Son regard se porta de nouveau sur le verre à vin qu'il avait posé sur le guéridon, dans l'angle lunaire. La pureté du cristal éclatait la lumière en centaines de petites touches brillantes, et le rouge carmin du breuvage distillait un agréable parfum sucré. Il ne savait pour combien de temps il avait encore la paix, mais il comptait bien savourer pleinement sa dégustation nocturne.
Prenant délicatement le pied du verre entre ses mains gantées, le Comte fit distraitement tourner le liquide, jetant un regard pensif par la fenêtre tout en hauteur qui dévorait une partie du mur. La lune était belle ce soir là ; elle jetait sa lumière fantômatique sur la nuit glacée, recouvrant les ténèbres de son linceuil blanc. Il lui leva son verre, souriant avec cynisme, et lui murmura un amoureux : "A notre dernier rendez-vous".
A peine le vin eut-il touché ses lèvres qu'un vacarme infernal se déchaina dans toutes les ailes du château. Des vitres brisées, des portes éventrées, des tableaux que les corps arrachent sur leur passage, tout un capharnaüm si inapproprié au silence salvateur de la vieille bâtisse. Vlad songea avec agacement au désordre qu'ils mettaient dans ce manoir : ne pouvaient-ils pas simplement l'arrêter, sans avoir besoin de mettre sans dessus dessous la demeure d'autrui ? Toute cette mise en scène pour se donner un peu de gloire.

"Si je les avais eu un à un, ils auraient glapi comme des porcelets que l'on égorge" pensa-t-il sombrement en avalant une gorgée de vin.

Les bruits se rapprochaient, et il percevait à présent distinctement le son de leur voix. Ces imbéciles chuchotaient, sous-estimant l'oreille perçante du maître vampire. Il n'essaya pourtant pas de décrypter leurs paroles, convaincu d'avance qu'elles ne seraient pas intéressantes. Posant nonchalamment son menton sur une de ses mains recourbées, il regardait le vin tournoyer dans son verre. Quel dommage qu'il ne puisse avoir le temps de le finir.
L'instant d'après, la porte s'ouvrit brusquement. Le fauteuil du Comte lui tournait le dos, et seul la main gantée qui tenait le verre à vin dépassait des accoudoirs. En une seconde à peine, toute une troupe de soldats faisaient cercle autour de lui. Il était presque flatté de voir qu'on le craignait au point de lui envoyer une escouade de dix robustes jeunes hommes armés jusqu'aux dents.

"Comte Dracula, nous vous arrêtons, n'essayez pas de résister." lui dit celui qui paraissait être le capitaine de la troupe.

Il tenait un bout de bois dans sa main gauche, et Vlad faillit sourire en comprenant qu'il s'agissait d'un pieu. Terrorisant.
D'un geste lent et calculé, il déposa délicatement son verre à pied sur le guéridon, jetant un regard de regret au fond de vin qui restait. Puis, prenant appui sur les accoudoirs, il se releva de toute sa hauteur, et sur son visage se lisait une simple tranquilité. Il leva doucement les mains, et immédiatement dix pieux se dressèrent vers lui. Cependant, il continua son mouvement et, de surprise, tous se figèrent : il offrait ses poignets aux cordes.

"Je n'essayerai pas." déclara-t-il d'une voix légèrement moqueuse "J'aurais bien trop peur que vous me fassiez du mal avec vos bâtons." Il y eut un silence stupéfait et, esquissant un sourire amusé, le Comte ajouta avec cynisme "Elles ne se mettront pas toutes seules, il me semble."

Se reprenant, le capitaine des soldats s'avança vers lui avec méfiance et, constatant qu'il était tout à fait calme, entreprit de lui lier les mains. Cependant, le maître vampire n'y faisait déjà plus attention : son regard s'était de nouveau tourné vers le vin, et il se demandait avec une pointe d'amertume s'il aurait jamais à nouveau l'occasion d'en boire.


***

Ce fut d'abord un bourdonnement désagréable qui lui tintait dans les oreilles et dont il ne parvenait pas à se débarasser. Puis le bruit se précisa, et bientôt il sut reconnaître la voix d'un homme, ce qui l'irrita tout autant. Il parvint peu à peu à comprendre quelques mots, et finalement la conscience lui revint totalement.
Il ne savait combien de temps il avait été tenu endormi par le somnifère, mais une fatigue intense recouvrait encore chacun de ses membres et il n'arrivait pas à les mouvoir. Son visage même était immobilisé, ses yeux ouverts encore aveugles, et la plaisante sensation de somnolence qui berçait son esprit lui aurait volontiers permis de s'endormir à nouveau s'il n'y avait pas eu cette voix agaçante qui le rappelait peu à peu à la réalité.
Il ne devait pas céder aux inclinations de sa paresse. Il devait se ressaisir, il avait déjà baissé sa garde trop longtemps. Il ne craignait pas que son adversaire ait pu être suffisamment intelligent pour le mettre en difficulté, mais il serait imprudent de trop tenter le diable. Aussi, il essaya de se concentrer davantage sur les mots que cette voix prononçait, même s'il n'avait aucune envie d'y prêter attention.
S'il finit par comprendre ce qu'elle disait -c'est à dire rien de bien intéressant-, son esprit en éveil perçut cependant quelque chose de plus préoccupant.
Ce n'était pas son corps endormi qui l'empêchait de se mouvoir, mais un élément extérieur. Il tentait de bouger le bras, mais une force inconnue muselait ses efforts. Il tâchait de lever la jambe, mais des attaches l'en empêchaient. Finalement, le Vicomte avait été un peu plus prévoyant qu'il ne l'avait escompté.
Contrarié, il força son regard à y voir plus clair. Il n'avait jusque là distingué que des ombres incertaines, mais il était temps maintenant de se faire une idée de la situation. Ses yeux se révulsèrent pendant un instant, puis enfin la vision lui revint tout à fait. Et ce qu'il vit, il dut bien l'admettre, le désempara en partie.

Son château. Il était dans son château, il l'aurait reconnu entre mille autres. C'étaient les mêmes murs de pierre fissurés, les mêmes rideaux de velours rouges qui cachaient de hautes baies vitrées, les mêmes meubles anciens et abîmés qu'il devinait autour de lui. Il y avait même, installé devant la plus large fenêtre, le fauteuil rouge dans lequel il avait été arrêté, il y a quelques heures à peine.
C'était impossible. Cela ne pouvait être sa demeure. On essayait forcément de le tromper.
Tâchant de rester aussi calme et lucide que possible, il analysa rapidement ce qui se trouvait dans le champ étriqué de sa vision. Il remarqua aussitôt que le Vicomte Von Hassen était debout près de lui, et que lui aussi observait la salle. Apparemment, il n'avait pas remarqué que le Comte était désormais réveillé, et Vlad ne comptait pas le lui faire savoir tout de suite. Il voulait faire le mort encore un peu, pour voir ce que son adversaire allait faire. Dans sa position allongée, Vlad ne pouvait voir ce qu'il y avait aux extrêmités de la salle, là où le regard du Vicomte semblait se porter. Cependant, il percevait des bruits de frottement, et son odorat lui confirma aussitôt cette découverte : il y avait d'autres personnes dans la pièce. Et le parfum entêtant de leur sang était bien plus agréable qu'à l'ordinaire.

Le Vicomte, qui lui pouvait voir les nouveaux arrivants, se tourna vers lui et fit un bref commentaire sur ce qui se passait. Cela n'éclaira pas plus le Comte, cependant il comprit au regard du Vicomte qu'il n'avait pas encore remarqué qu'il était revenu à lui. L'humain s'approcha de lui et souleva le brancard sur lequel il était accroché, puis le posa en position verticale contre un objet dur et creux. Depuis ce nouveau point de vue, Vlad pouvait désormais observer les deux jeunes personnes qui s'étaient jointes à eux. Il s'agissait de deux pucelles, vulgairement dévêtues, dont le blanc ivoirin de leur gorge s'abîmait dans un rouge cuivré. Le regard du vampire se fixa soudainement sur ce liquide méprisable qui mouillait leurs épaules, mais dont l'odeur le charmait merveilleusement. Jamais il ne lui semblait avoir senti une aussi cruelle tentation depuis Dana.

Mais le charme s'estompa à l'instant où le Vicomte lui pinça fortement la joue. Aussitôt, dans un réflexe inmaîtrisable, Vlad découvrit ses canines devant la main insolente qui avait osé le toucher au visage. Cependant, reprenant contrôle de lui-même, il referma immédiatement la bouche et ses traits se détendirent légèrement. Son regard froid accrocha celui du Vicomte, et sa voix se fit dure et venimeuse.


"Vous êtes encore plus lâche que je ne le pensais, Vicomte. Profiter du sommeil de son adversaire pour l'immobiliser, c'est une stratégie digne d'un faible d'esprit et de corps. Mais c'est qu'elle doit vous convenir, finalement..."

Il releva le menton et désigna vaguement les deux vierges qui s'approchaient de lui en gémissant avec soumission.

"Et que font-elles là ?" demanda-t-il avec un rictus de dédain "Ces chiennes sont méprisables, à exhiber leur chair molle et grasse. Mais je suppose que cela doit être le genre de maîtresse que vous appréciez, Vicomte. Ce sont ce genre de catins des bas quartiers qui plaisent à des hommes misérables, incapables de combattre à armes égales." Il marqua une pause, et il ajouta avec un calme d'un mépris inouïe "Je n'ai que du dégoût pour vous."

Son coeur se remplissait d'une sourde haine, et même si son visage restait impassible, il mourrait d'envie d'entendre ce lâche gémir de peur, implorer sa clémence, baiser ses pieds pour qu'il l'épargne. Cette colère n'avait rien à voir avec la situation d'impuissance dans laquelle il se trouvait, car jouer incluait forcément le risque de perdre. Non, ce qui le rendait si sombre, c'était la déloyauté et la fourberie du Directeur. Il avait toujours abhorré les hommes comme lui, qui n'avait pas la dignité d'affronter de face. S'il avait pu, il les aurait tous étranglés, et leurs cris de soumission détestable n'auraient qu'accentuer l'ampleur de son mépris.
Finalement, il avait grandement sur-estimé la valeur du Vicomte Von Hassen. Il n'était qu'un rat, comme tant d'autres. Il méritait d'être écrasé sous le talon de sa botte.

Les demoiselles étaient désormais près de lui et se pâmaient en frottant leur chair tiède contre lui, baladant leurs mains impures sur son corps, et il leur aurait volontiers arraché la gorge sur l'instant. Elles l'agaçaient prodigieusement, son dégoût surmontait toute l'attirance qu'il avait pu éprouvé, et il enrageait de ne pouvoir leur saisir le cou. Il banda chacun de ses muscles, tentant vainement de s'extirper de ces sangles, mais elles ne bougèrent pas. Il poussa un soupir exaspéré, et daigna lever de nouveau les yeux vers Von Hassen.


"Il n'est pas très judicieux de me laisser attaché ici." déclara-t-il d'une voix calme et posée "Même dans un but purement médical, je ne peux pas boire le sang de ces jeunes vierges dans ma position actuelle. Il est dans votre intérêt de me relâcher... ne serais-ce que pour me prouver que vous valez un peu mieux que cela. Et si vous avez trop peur que je ne vous saute à la gorge, sachez que vous n'êtes pas du tout mon genre."

Un faible gloussement traversa ses lèvres et il adressa au Vicomte un sourire tranquille et amusé. Finalement, il était prêt à faire preuve d'un peu de tolérance et à accorder une seconde chance à ce cher petit Directeur.
Mais seulement une : sa patience atteindrait rapidement ses limites.

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